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Niki de Saint Phalle est une plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de film de nationalité française, née le 29 octobre 1930 à Neuilly-sur-Seine en région parisienne et morte le 21 mai 2002 à La Jolla en Californie.
Elle est la cadette d’une fratrie de cinq enfants, née d’un couple franco-américain avec un père français, André-Marie Fal de Saint-Phalle et d’une américaine, Jeanne-Jacqueline Harper.
Elle vécue tout d’abord dans la Nièvre avec ses grands-parents pendant les trois premières années de son existence et grandit ensuite à New York.
Elle épouse à l’âge de 18 ans son ami d’enfance et poète New-Yorkais Harry Mathews au civil puis sous la pression familiale à l’église française de la ville de New York.
Son enfance sera marquée par un évènement épouvantable qu’elle cachera jusqu’à l’âge de 64 ans et qu’elle révèlera dans son livre Mon Secret, le viol à l’âge de 11 ans par son père.
Consciente de ses atouts physiques, de sa beauté et de son talent à porter les toilettes les plus étranges, elle se fait rapidement repérée par les médias et travaille comme mannequin pour des magazines de mode incontournable dont Elle, Vogue ou encore Life.
En 1953, âgée alors de 22 ans, elle fait une grave dépression nerveuse et elle sera internée dans un hôpital psychiatrique où le traitement qu’elle reçoit à l’aide notamment d’électrochoc alternera sa mémoire.
C’est aussi à l’hôpital psychiatrique qu’elle commencera à peindre et sculpter en autodidacte, une façon d’extérioriser et de canaliser son lourd secret d’enfance.
Elle dira de cette période, « j’ai commencé à peindre chez les fous…J’y ai appris à traduire en peinture mes sentiments, les peurs, la violence, l’espoir et la joie ».
Elle découvre en 1955 lors d’un voyage en Espagne, les Jardins de Gaudi qui seront une révélation et une de ses sources d’inspiration ainsi que la découverte à Paris du musée d’art moderne.
Elle fera la rencontre du plasticien suisse Jean Tinguely qu’elle épousera en 1971 après son divorce avec Harry Mathews.
Niki de Saint Phalle invente une nouvelle démarche artistique avec l’aide d’un fusil, baptisé Les Tirs où elle crée une œuvre en shootant des poches de peinture éclaboussant de couleurs des tableaux-assemblages.
Cette performance unique et nouvelle qu’elle dédie la plupart du temps aux artistes qui participent eux-mêmes aux tirs, la rend célèbre au niveau international.
En 1960, c’est à l’ambassade des Etats-Unis à Paris qu’elle réalisera avec la contribution d’autres artistes un évènement, une nouvelle fois unique et atypique, avec le plasticien américain Robert Rauschenberg qui réalise un Combine painting (œuvre qui ne s’engage pas forcément dans la figuration mais plutôt dans l’expérience de la matière) pendant que le pianiste new yorkais David Tudor joue du piano en tournant le dos au public, que Jean Tinguely présente une machine à striptease et que Niki organise « un tableau cible » auquel l’artiste peintre et graveur américain Jasper Johns y ajoute des fleurs.
Niki de Saint Phalle est devenue membre du Cercle des nouveaux réalistes durant cette période et elle participe à l’exposition « À 40 degrés au-dessus de Dada », exposition organisée à Paris par le critique d’art français Pierre Restany à la galerie J.
Ce dernier organisera de juillet à septembre 1961 à la galerie Muratore de Nice « le Festival des Nouveaux Réalistes », suivi de l’exposition parisienne « Le Nouveau Réalisme à Paris et à New York » à la galerie Rive droite et invitera à l’occasion des deux événement Niki de Saint Phalle.
En 1962, Niki revient à une forme moins spectaculaire d’expression à travers des ex-voto, proche de l’entassement des boutiques Saint-Sulpicienne en y ajoutant sa patte artistique et excentrique habituelle.
Plus tard, au début des années 80, elle réalise entre le centre Georges Pompidou et l’église Saint-Merri à Paris, La Fontaine Stravinsky dite La Fontaine des Automates, dans un lieu à la croisé des arts, entre le contemporains et le gothique avec une fois de plus la collaboration de Jean Tinguely.
Entre 1979 et 1993, elle se lance dans la création à Garavicchio de Pescia Fiorentina, région toscane de l’Italie, du Jardin des Tarots, un environnement d’art constitué de sculptures monumentales, inspirées du Parc Güell de Gaudi - dont elle est depuis toujours passionnée - se trouvant à Barcelone.
Dans ce nouveau parc, se côtoient dans un monde bruyant et angoissé, le magique et l’imaginaire, l’esprit du jeu, du rêve et de la poésie.
Le 30 août 1991, son marie Jean Tinguely décède, Niki de Saint Phalle commence alors une nouvelle série d’oeuvre pour lui rendre hommage, les Méta-Tinguely, appelées aussi « tableaux éclatés » qui sont des tableaux-sculptures animés par des moteurs et des assemblages sans ordre apparent dont certains sont toujours exposés à l’espace Niki de Saint-Phalle-Jean Tinguely du musé d’art et d’histoire de Fribourg.
En 1992, elle se consacre à la réalisation de l’Arbre aux Serpents, une sculpture exposée d’abord dans son jardin avant d’être exposé à Angers dans la cour du musée des beaux-arts.
En 1994, elle s’installe à la Jolla dans le comté de San Diego en Californie pour des raisons de santé, souffrante d’insuffisance respiratoire du fait que ses poumons ont été rongés par les poussières de polyester qu’elle découpait pour le besoin de ses sculptures.
Elle y restera jusqu’à sa mort qui survient le 21 mai 2002 des suites de son insuffisance respiratoire devenu chronique depuis la fin des années 70.
Sa dernière réalisation importante sera un parc sculpture dans le même esprit que celui du Jardin des Tarots, construit en Californie dans la commune d’Escondido, baptisé the Queen Califa’s Magical Circle dont les travaux commencèrent en 2000 et finiront en 2003 après la mort de l’artiste.
Artiste écorchée vive, autodidacte, sensible et engagée notamment dans des causes comme la situation des noirs américains, la lutte contre le sida ou encore l’émancipation de la femme, Niki de Saint Phalle est la figure absolue de la femme artiste contemporaine qui aura marqué le 20ème par son œuvre et sa personnalité.