Vous êtes ici

Cy Twombly : L’Alchimiste de l’Éphémère et du Myt

Catégorie:

Cy Twombly, né Edwin Parker Twombly Jr., est un peintre, dessinateur, sculpteur et photographe américain, né le 25 mai 1928 à Lexington en Virginie et mort le 5 juillet 2011 à Rome, en Italie.

Il appartient à la seconde vague de l’expressionnisme abstrait, mouvement initié par des artistes comme Jackson Pollock, Barnett Newman ou Mark Rothko.

Fils d’Edwin Parker Twombly, joueur de baseball des Chicago White Sox surnommé « Cy » en hommage au lanceur Cy Young, l’artiste hérite à la fois du nom, du prénom et du surnom paternel.

Cy Twombly se passionne très tôt pour le dessin et la peinture.

De 1942 à 1946, il étudie à Lexington sous la direction de Pierre Daura, peintre espagnol installé aux États-Unis après son mariage avec une Virginienne en 1938, et ancien élève de José Ruiz y Blasco, père de Pablo Picasso.

En 1946, il intègre la Darlington School de Rome (Géorgie), puis passe l’été 1947 à Ogunquit et Groveland (Maine), entouré d’artistes.

De 1947 à 1949, il suit des cours à la Boston Museum School avant de retourner étudier à la Washington and Lee University de Lexington.

En 1950-1951, il rejoint l’Art Students League of New York, où il rencontre Knox Martin et Robert Rauschenberg, avec qui il entretient une relation amoureuse.

Sur les conseils de Rauschenberg, il fréquente le Black Mountain College (Caroline du Nord), haut lieu de l’avant-garde new-yorkaise, et côtoie Franz Kline, Ben Shahn, Robert Motherwell, John Cage, Charles Olson et Merce Cunningham.

Il expose pour la première fois en novembre 1951 à la Seven Stairs Gallery de Chicago, grâce au photographe Aaron Siskind.

Par l’intermédiaire de Motherwell, il présente également ses œuvres à la Kootz Gallery de New York.

Une bourse d’études lui permet de voyager en Europe et en Afrique du Nord avec Rauschenberg (1952-1953), découvrant Venise, Rome, Florence, Assise, Tanger, Casablanca et Marrakech.

De retour aux États-Unis en 1953, leur exposition à la Stable Gallery d’Eleanor Ward suscite des critiques négatives.

Twombly effectue ensuite son service militaire à Washington D.C., dans les services de cryptographie (automne 1953 - printemps 1954), puis s’installe à New York dans l’atelier de Rauschenberg.

Il y lie amitié avec Jasper Johns et Jackson Pollock, et expose à nouveau en 1956-1957.

En 1957, il s’établit définitivement à Rome après un deuxième séjour en Italie.

Il y épouse Tatiana Franchetti (1959), issue d’une famille de mécènes artistiques, avec qui il a un fils, Cyrus Alessandro.

Dès lors, il partage sa vie entre les États-Unis (New York, Lexington, Captiva Island) et l’Europe (Rome, Latium, Paris, etc.), voyageant aussi en Égypte (1962), en Inde (1973), au Yémen (1983) et suivant l’itinéraire de Lord Byron en Grèce (1991).

Reconnaissance internationale :

1964 : Biennale de Venise.

1968 : Première rétrospective américaine au Milwaukee Art Center.

1979 : Rétrospective au Whitney Museum of American Art.

Expositions majeures à Zurich (1987), Paris (1988), New York (1994), Houston (1995), Munich (2001), etc.

Prix Praemium Imperiale (1996) et Lion d’or de la Biennale de Venise (2001).

Œuvre de Cy Twombly : 7 périodes clés

1948-1953 : Premières toiles inspirées par Rome et le Maghreb, utilisant des formes primitives (noir et blanc, matière rugueuse).

1955 : Série Panorama (seule survivante d’une année d’œuvres détruites), marquée par des tracés blancs sur fond noir, évoquant son service militaire.

1955-1959 : Période romaine, fonds blancs parsemés de signes abstraits. Séries Academy et Free Wheeler (réponses aux critiques), avec des références provocatrices (mot « Fuck ») et mythologiques (Arcadia, 1958).

1960-1964 : Énergie baroque, couleurs vives appliquées à la main. Thèmes : sexualité, violence (Ferragosto, 1961), hommages à l’histoire de l’art (School of Fontainebleau, Empire of Flora).

1966-1970 : Blackboard Paintings, inspirées de ses œuvres détruites. Lignes austères, références à Rembrandt (Night Watch) et Léonard de Vinci (Treatise on the Veil).

1971-2011 : Période colorée, écritures et poèmes intégrés. Grands cycles thématiques (amour, exil, guerres), dont Untitled (Say Goodbye...) (1994) et Bacchus (2005).

Dernières années : Collaborations avec des commanditaires européens pour des fresques monumentales (Peony, Roses).

Style et héritage :

Artiste inclassable, Twombly fusionne abstraction et figuration, mêlant primitivisme, psychanalyse, et dialogues transatlantiques. Son œuvre, riche en références historiques et littéraires, incarne une quête permanente de renouvellement artistique.