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THOMAS AKA TOM DDL

Nous avons eu la chance de rencontrer Thomas, un jeune artiste  autodidacte en herbe comme on les aime.
Originaire de Loire Atlantique son style et son parcours nous ont épaté, on y voit dans son travail artistique l’influence des peintres dont il se passionne pour trouver une partie son inspiration, à la frontière entre Henri Rousseau et Vassily Kandinsky.

Interview

Peux-tu te présenter rapidement ?

Hey, je m’appelle Thomas, j’ai 27 ans, je vis aujourd’hui à Nantes, la ville où j’ai grandi. Le retour aux sources. J’ai bougé avant d’y revenir, 1 an ½ à Paris, 4 ans à Tours 4 ans pour les études, et 1 an à Barcelone. Voilà, sinon j’ai fait des études en marketing, un peu par hasard, je savais pas vraiment quoi faire. A vrai dire je pense (je suis sûr même) que je me suis mal orienté, j’aurai aimé bosser dans le design, la créa graphique. La peinture me permet de m’en rapprocher quelque part.

Quand as-tu commencé tes créations artistiques ?

J’ai réalisé ma première toile assez récemment, en Juillet 2017, tout a commencé grâce à ma tante. J’étais en vacances dans le sud-ouest, il pleuvait, j’ai sorti les feutres et j’ai commencé à dessiner. Et ma tante qui peint, m’a motivé à essayer sur toile, j’ai accepté le challenge, et j’ai tout de suite accroché, balancer toute sa créativité intérieure sur un tableau. Le voir évoluer jusqu’à la touche finale, et s’exprimer à travers ses dessins. J’ai directement voulu en faire un 2ème, et en postant mon travail sur les réseaux sociaux j’ai eu de bons retours, et une première commande (Paris), ce qui m’a poussé à passer à la vitesse supérieure. Quoi de mieux que de vivre de sa passion ?
Je dessinais beaucoup avant, en cours, ou sur mon bureau. Déjà dans le registre de mes peintures actuelles. J’aimais créer un univers abstrait, un monde étrange où l’on cherche une signification, des messages.

D’ou vient ton inspiration ?

Dans un premier temps, de mon grand-père, qui, à côté de sa profession, était aquarelliste. J’étais fasciné en le regardant peindre avec cette facilité. Réussir à reproduire la réalité avec une telle justesse, ça m’impressionnait. Il a d’ailleurs transmis ça à sa fille (ma tante) et donc finalement à moi.
Après elle a évolué avec le temps. Kandinsky, Dali, Van Gogh sont des artistes que j’aime beaucoup avec tous une singularité propre et un univers très personnel.
Le streetart m’inspire beaucoup, à Barcelone, cette culture est omniprésente, et j’aimais me perdre hors des sentiers battus à la recherche de petits bijoux graphiques. A Paris aussi, j’ai sillonné le 20ème, toujours dans cette même quête.

Il y a t-il une signification à l’œil qui revient constamment dans tes tableaux, si oui laquelle ?

Effectivement, j’aime le fait que le tableau soit vivant. L’œil est pour moi le meilleur sens pour symboliser l’éveil. Il observe l’environnement dans lequel il est plongé, parfois un peu perdu. Dans ma série des visages (2 tableaux) j’ai voulu créer 2 personnages avec une attitude très opposé, notamment à travers le regard. Il retranscrit beaucoup de la personnalité et de l’état d’esprit de quelqu’un à un moment précis.

Quelle (s) technique (s) utilises-tu

Ma technique est assez basique, peinture acrylique et marqueurs peinture Motolow qui sont vachement bien. Rechargeables. Et je prépare ma toile avant d’attaquer le dessin, au Liant, et au Gesso pour avoir une surface bien lisse et un rendu plus propre.

Il y a t-il un message derrière ton travail artistique ?

Pas tellement, ce que je cherche en premier lieu à faire, c’est de créer un univers fantastique, étrange, avec différents éléments, qui, tous ensemble forme quelque chose d’harmonieux. Soit en partant de quelque chose d’existant comme une ville « Paris » et « Nantes », où soit à partir de mon imaginaire absolu, sans base réelle, comme dans « l’exotique escapade » ou « l’éveil du toucan »
Dans cette dernière j’ai glissé quelques messages, le toucan se réveille dans un écosystème fragile, où il semble complétement perdu, il sort sa tête de son trou et n’ose pas prendre son envol, il reste sur le pas de sa porte, un peu dubitatif.  Quelques petits éléments naturels s’y trouvent (une feuille, un banane). Mais plus grand-chose par rapport à son environnement naturel d’origine. J’ai voulu parler de la destruction des forets, et de l’égoïsme de l’homme qui s’approprie tous les espaces, quitte à éliminer les espèces qui y vivent. Il y a également une allumette surmontée d’une flamme. C’est une petite allusion en lien, avec des incendies de plus en plus réguliers des forets européennes et étrangère comme récemment en Californie.

Tes artistes contemporains préférés ?

Pour le coté jungle, environnement que j’adore, il y a le douanier Rousseau et le peintre actuel Alain Thomas. Le Toucan est d’ailleurs un petit clin d’œil à son travail. En plus, c’est 2 peintres sont des autodidactes, ce qui me rapprochent un peu d’eux.
Après j’en ai pas tellement, beaucoup font du très bons, et je découvre grâce à Instagram. Mais je suis plutôt de la vielle école, comme je l’ai dit un peu plus haut (Kandinsky, Dali, Van Gogh, le trio de choc)

Ton ou tes artistes Street Art préférés ?

  • Mr Chat, il a réussi à créer un ce chat jaune, avec son grand sourire, qui est ancré dans la tête de la majorité des français. Je pense que tout le monde a pu voir ce chat au moins une fois, quelque part. il est joyeux, il provoque la sympathie, la bonne humeur.
  • A-MO Art (https://www.instagram.com/amoarts/) , qui réalise des animaux à la perfection, avec une accumulation de traits à la bombe. Le résultat est toujours bluffant. Il arrive à leur donner vie grâce à leur posture, et leur regard. Je suis fan.
  • Noty Aroz (https://www.instagram.com/noty_aroz/) : Du pochoir élaboré et très visuel, dans le style des masques mexicains traditionnels. C’est beau, et on reconnait bien sa touch.
  • Seth Globpainter (https://www.instagram.com/seth_globepainter/) : Fan du côté poétique qui se dégage de chacune de ses ouvres. Et évidemment de leurs beautés.
  • Alber (https://www.instagram.com/alberoner/) : Des visages colorés, aux attitudes souvent mélancoliques. Il y a vraiment un truc qui se dégage en regardant ses ouvres. Je l’ai découvert à Bordeaux, à Darwin, l’un des temple du street art en France.

Tes projets futurs ?

Plusieurs projets, déjà ma première exposition qui aura lieu au mois de mars 2018, du 05/03 au 02/04 à Nantes, à l’UGC Atlantis, qui m’a contacté via instagram. Ils ont une super salle où il propose de mettre en avant le travail d’artiste de la région chaque mois. Je prépare ça activement.
J’aimerai aussi m’initier au street art, aller tâtonner la bombe. Ça me trotte dans la tête depuis quelques temps, j’ai envie de franchir le cap en 2018.
Et sinon d’autres projets d’expo qui se dessinent, à Paris. Je veux quoi qu’il arrive continuer à me faire plaisir, à créer mon univers, et à apprendre, progresser.

As-tu d’autres passions que l’Art ?

J’ai pas mal d’autres passions oui. La musique. Un accroc. Il me faut une dose journalière d’au moins 2 heures.  Je peint toujours en musique, avec une sélection appropriée, des choses assez calmes, j’ai besoin d’être dans une ambiance assez zen. Les derniers album qui m’ont accompagné sont A Grand Love Story de Kid Loco (trip hop), The Richest Man In Babylon de Thievery Corporation (Downtempo, trip hop), Moon safari de Air (Downtemps, electronique), ou encore Soon it will be cold enough d’Emancipator. Voici à peu près mon mood peinture du moment.
J’ai toujours fui la musique commerciale, ça ne dégage rien. Toujours les mêmes codes. Stéréotypée et sans recherche artistique profonde. Ce sont tous des produits marketing et commerciaux. Bref, je me retrouve pas dans la musique qui passent à la radio, sur les stations les plus écoutées.

Sinon j’écoute vraiment énormément de styles musicaux différents. Plutôt Rock anglophone à la base grâce à mon père et mon grand père (Pink Floyd, The Doors, Alan Parson Project, Murray Head, The Beatles, Les Rolling Stones, Led Zeppelin…) j’ai ensuite découvert le Hip Hop US grâce à des copains de classe (Nas, Tribe called Quest, Mobb deep, Masta Ace, Wu-Tang-Clan, Eninem, Xzibit …)

Un peu plus tard, j’ai dévié sur le trip hop et la downtempo, je suis un fan d’instrumental et ces genres ne vivent quasiment qu’avec ça, et des brides de vocal. Voici la liste non exhaustive que j’écoutais (et écoute encore) (Crookram, Sporto kantes, Kid Loco, Quantic, RJD2, Anitek, ProleteR, DJ Shadow…)

Ensuite, je me suis intéressé aux musiques électroniques, et c’est vers la house que je me suis tourné, des mélodies bien dansantes, un style aux nombreuses influences. Puis vers la microhouse, qui se rapproche de la minimal, et se concentre sur la mélodie, l’instu. (Riccardo Villalobos, Tom Ellis, Masomenos, Cabanne, René Audiard, Steve O’sullivan, Cosmjn, Raresh… Et plein d’autres...)

Bref, aujourd’hui j’écoute de tout, ça dépend vraiment de mon état d’esprit. Et je passe beaucoup de temps à chiner du son sur internet. Pour ça, internet c’est génial. Tellement d’artiste à découvrir.

Voilà, sinon le sport (notamment le tennis) j’en ai besoin pour me défouler, décompresser, me vider la tête. J’en regarde aussi beaucoup. Un fan inconditionnel de Federer. Voilà le mot de la fin. Finir sur Federer c’est parfait.