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Invader AKA the Street-Art virus

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Invader est un artiste d’Art urbain unique et atypique s’exprimant à travers la réalisation en carrelage et petits carreaux de mosaïque d’œuvres destinées à être collées sur les murs des grandes agglomérations aux quatre coins du monde, en ayant pris le soin de choisir stratégiquement le dit lieu.

Ses choix sont déterminés soit par l’importance touristique du lieu, une sorte de défi aux autorités étatiques, pour provoquer et toucher un maximum de personne, soit à contrario dans des endroits plus difficiles d’accès incitant ainsi au jeu de piste et à la prise de risque lors de la pose.

Ces petites mosaïques représentent initialement un petit virus mutant sortie tout droit de l’univers des premiers jeux vidéo datant de la fin des années 80 dont le fameux Space Invader, jeux d’arcade datant de 1978 et développé par la société japonaise Taito.

La démarche artistique réside dans la création unique et la pose sans accord préalable dans le pur esprit Street-art de ces petites mosaïques représentant initialement un petit virus mutant symbolisant l’invasion d’où l’origine du pseudo de l’artiste.

On ne sait finalement que très peu de chose sur lui comme pour Banksy et d’autres depuis, afin de préserver le mystère, pouvoir agir dans l’anonymat et une certaine forme de clandestinité, gardant ainsi sa liberté créative dans la pure tradition des premiers mouvements undergrounds.

Tout ce que l’on sait de lui, c’est qu’il est français, qu’il est né en 1969 et qu’il a étudié à l’école nationale supérieur des beaux-arts de Paris.

Cette invasion a commencé dans une rue prés de la place de la Bastille à Paris en 1996 par la pose du premier Space Invaders, recouvert d’enduit depuis, devenu le « Space Invaders» fossilisé.

C’est en 1998 que commence ensuite la contagion à l’échelle hexagonale puis planétaire de ce virus mutant artistique urbain.

Paris représente le berceau du phénomène,  la genèse d’où la propagation à commencer comme un virus artistique urbain, avec la particularité de ne pas être éphémère comme les pochoirs, formes initiales du Street-Art.

Invader est un pirate de l’espace public, une espèce d’hacker urbain, propageant gratuitement dans la cité ses créations en offrande à la plèbe.

Il dénonce par sa démarche une sorte d’élitisme de l’Art, réservé à une frange minoritaire et aisée de la population.

Les mosaïques d’Invader ont beaucoup évolué depuis les débuts avec une même constance jusqu’à présent, la fusion du virtuel en matière réel avec le passage du pixel du jeu vidéo en mosaïque.

Initialement « minimaliste » et centré sur l’univers du jeu Space Invader, elles prennent aujourd’hui la forme de fresque pouvant atteindre plusieurs mètre de haut, reprenant l’univers de culture populaire depuis le 20ème siècle  jusqu’à nos jours.

Ainsi Goldorak, Monsieur Patate, Dark Vador, Donkey Kong, les Schtroumpfs, Dufy Duck, Alice aux pays des merveilles, Dragon Ball etc. ont leur avatar viral exclusif collé sur le mur d’une ville dans le monde.

Certains artistes aussi ont le « privilège » d’avoir leur Space Invaders collé à un endroit du globe, comme Serge Gainsbourg, Karl Lagerfeld, Woody AllenMickael Jackson, Pablo Picasso etc.

Aucune ville n’est épargné, de Paris la capitale du phénomène où l’on en recense plus de 1000 en passant par toutes les grandes villes du monde, de New-York à Tokyo, d’Oslo à Melbourne, jusqu’à la Grande muraille de Chine.

En 1999, année charnière avant le passage à l’an 2000, Invader réussit à coller sur le panneau Hollywood qui surplombe Los Angeles, son premier Space Invaders, exploit d’autant plus remarquable sachant que le site est interdit.

Invader ne laisse jamais rien au hasard dans son concept artistique, tout d’abord le choix de la mosaïque pour élaborer et créér le Space Invaders est dû au fait que ce matériau de fabrication est solide et ne terni pas avec le temps. De plus sa forme carrée est associée à celle d’un pixel, collé avec du ciment, l’œuvre devient unique et « éternelle ».

Il fabrique ses modèles préalablement dans son atelier, part en repérage pour choisir le lieu et opère à un moment qu’il juge opportun pour fixer souvent en plusieurs fois son « virus » artistique.

Toutes ses Space Invaders sont répertoriés sur une carte et symbolisent la contagion du « street virus » à l’échelle locale, une espèce de grippe artistique.

Un jeu de piste est même apparu avec la prise en photo des Spaces Invaders pour en faire un album personnel, une sorte de tableau de chasse.

Depuis, une reconnaissance artistique au niveau mondial fait d’Invader, une figure incontournable de l’Art urbain.

Plusieurs expositions de son travail ont vu le jour à travers le monde marquant ainsi une reconnaissance mondiale, Paris, Lyon, Rome, New-York, Melbourne, Los Angeles, Osaka etc. lui ont consacré chacune un événement que se soit dans une galerie, un musée, un centre d’art, une Biennale ou une foire  internationale d’art contemporain.

En 2000, lors de la FIAC (foire internationale d’art contemporain), Invader fait sensation en accrochant sur la veste de Jacques Chirac, alors Président de la République un sticker arborant une de ses créations.

En 2005, Invader s’attaque à un nouveau projet artistique, une sorte de continuation et d’évolution dans l’usage street-artistique de ses mosaïques pixélisées, le Rubikcubisme, reconnu aujourd’hui comme un nouveau courant du 21ème siècle.

Il crée ainsi des tableaux mosaïques appelés tableaux objets qui ont la particularité d’être visible distinctement en prenant du recul ou à lorsque qu’ils sont visionnés à travers l’écran d’un Smartphone.

Plusieurs collections sont créées :

-Les Rubik’s Master Pieces, qui reprennent et détournent des images incontournables de l’Histoire de l’Art comme la Joconde de Léonard de Vinci, l’Origine du monde de Gustave Courbet etc.

-Les Rubik’s Bad Men qui reprennent les Anti-Héros et les méchants de l’histoire ou de la curlture populaire comme le terroriste Carlos, l’anarchiste révolutionnaire tueuse de policiers Florence Rey, Scarface etc.

-Les Rubik’s Low Fidelity reprenant les musiciens légendaires comme Ray Charles, Mickael Jackson, Jim Morrison etc.

En 2009, la Lazarides Gallery de Londres expose lors de l’événement Low Fidelity ses œuvres « Rubikcubique ». 

En 2010, Thierry Guetta AKA Mr Brainwash le fait apparaître dans le film culte produit et réalisé par Banksy, «Faites le mur !», alors qu’il débute dans le milieu.

Le 7 juin 2011, une exposition sous le nom de 1000 lui est consacrée à Paris, il en profitera symboliquement pour coller son millième Space Invaders dans la capitale sur la façade de La Générale rue Parmentier dans le 11ème arrondissement, haut lieu de la culture underground, fermé aux artistes depuis 2007.

En 2011, le galeriste américain Jeffrey Deitch l’invite à participer au MOCA LA Show au Greffen Contemporary dont il est le directeur à l’époque, à un événement baptisé « Art in the streets », une exposition dédiée aux pionniers du Street-art.

En 2012, Invader s’attaque au fonds marins et collabore avec le sculpteur britannique Jason deCaires Taylor, spécialisé dans la création des sculptures sous-marines. Cette collaboration aboutit à l’installation de trois Space Invaders au fond de la baie de Cancun au Mexique.

Son objectif  est désormais d’envahir l’espace, projet qui a débuté en 2012 avec l’envoi dans la stratosphère de la mosaïque Space1 porté par un ballon météorologique rempli d’hélium.

Le 29 juillet 2014, la mosaïque Space2 décolle à bord du vaisseau spatial européen ATV, lancé par la fusée Ariane 5 à destination de l’ISS, la station spatiale internationale.

Le 12 mars 2015, le module « Colombus » accueille à son bord de façon définitive Space2, sa mosaique est visible par tous les astronautes en mission dans l’ISS.

En 2016 à Hong-Kong, Invader oranise l’exposition Wipe Out à la HOCA Foundation.

Street-artiste reconnu avec une démarche et un style unique, Invader est désormais devenu une star de l’Art urbain, apparaissant désormais dans les films (Le petit Nicolas, L.A Confidential, Californication, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain etc.), des BD etc.

Les réseaux socio regorgent de page le concernant, ses mosaïques sont victime de tentative de vol par des personnes qui tentent d’arracher l’œuvre fixée.

En 2017, suite à la recrudescence des vols de Space Invaders dans la capitale, la mairie de Paris porte plainte et démantèle une filière.

Artiste précurseur et déjà icône du 21ème siècle, Invader a, de par sa créativité, son audace et son génie réussit à conquérir le monde partant d’une idée simple et originale, la fusion artisyique de l’ancien et le nouveau, le passé, le présent et le futur.

On dénombre à ce jour 3566 Space Invaders originaux à travers le monde et nous sommes certains que l'invasion est loin d'être achevé.