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René Magritte (né René François Ghislain Magritte), peintre surréaliste belge, naît le 21 novembre 1898 à Lessines (Belgique wallonne). Issu d’un milieu modeste – son père Léopold est tailleur, sa mère Régina Bertinchamps modiste –, la famille s’installe à Châtelet en 1904 après plusieurs déménagements. René, l’aîné de trois frères, y grandit dans un climat familial instable, marqué par le suicide de sa mère en 1912 (elle se jette dans la Sambre) et les frasques d’un père volage devenu inspecteur pour une société d’huiles.
Formation et débuts artistiques
1910 : Il découvre la peinture grâce à Félicien Defoin, artiste installé à Châtelet.
1911 : Fasciné par Fantômas et les affiches publicitaires lors d’une exposition à Charleroi, il développe un goût pour l’imaginaire populaire.
1915 : Réalise une toile monumentale (Des chevaux s’échappant de l’incendie de leur écurie), puis abandonne ses études en 1916 pour intégrer l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il y côtoie Paul Delvaux et subit l’influence de Constant Montald et Gisbert Combaz.
1919-1920 : Vie bohème à Bruxelles. Collabore à la revue Au volant et découvre le cubisme.
Émergence surréaliste
1922 : Épouse Georgette Berger et travaille comme dessinateur dans une usine de papiers peints.
1923-1924 : Rencontre décisive avec Marcel Lecomte et Camille Goemans, qui l’initient au dadaïsme. La découverte d’une reproduction du Chant d’amour de Giorgio De Chirico (1924) est une révélation : « Mes yeux ont vu la pensée pour la première fois. »
1927-1930 : S’installe près de Paris, intègre le cercle surréaliste (Breton, Dalí, Éluard) et expose à la galerie Le Centaure. Crée Le Jockey perdu (1926) et publie Les Mots et les images (1929).
1930 : Retour précipité en Belgique après la crise financière. Adhère au Parti communiste belge (1932) et survit grâce à des travaux publicitaires.
Périodes clés et reconnaissance
1940-1945 : Exil à Carcassonne pendant l’Occupation. Expérimente une « période Renoir » (couleurs impressionnistes).
1948 : Période vache : 40 œuvres provocatrices (dont Les Pieds dans l’plat), en réaction contre le surréalisme parisien.
1950-1960 : Consécration internationale. Réalise des décors muraux (Le Domaine Enchanté à Knokke-le-Zoute, 1952), dirige la revue La Carte d’après nature (1952-1956), et expose au MoMA de New York (1965).
1967 : Rétrospective majeure au musée Boijmans Van Beuningen (Rotterdam).
Mort et héritage
René Magritte s’éteint le 15 août 1967 à Schaerbeek (Bruxelles), des suites d’un cancer. Inhumé aux côtés de Georgette, son épouse et muse, il laisse une œuvre énigmatique où le réel et l’illusion se confondent (La Trahison des images, Ceci n’est pas une pipe).