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René Magritte est un artiste peintre surréaliste belge, né le 21 novembre 1898 à Lessines dans la région wallonne et francophone de la Belgique.
Ses parents sont issus initialement du milieu de la mode avec un père tailleur, Léopold Magritte et une mère modiste, Régina Bertinchamps.
Le couple se stabilisera finalement à Châtelet en 1904, une petite commune de l’arrondissement de Charleroi après être passé par Soignies, Saint-Gilles, Lessines où naquit René et à Gilly une courte période chez la mère de Régina Bertichamps.
René est l’ainé d’une fratrie de trois enfants, Raymond né en 1900 et Paul né deux ans plus tard.
Son père exercera différentes activités professionnelles avant de travailler dans la production d’huile et de margarine pour la société De Bruyn en tant qu’inspecteur général, période durant laquelle il gagna très confortablement sa vie.
A Châtelet, René Magritte y fera son cursus de l’enseignement primaire durant six années et sa première année du cursus secondaire.
C’est aussi à Châtelet qu’il fera en 1910 la rencontre de Félicien Defoin (1869-1940), un artiste belge originaire de Doische et installé dans la même commune que René avec qui il suivra un cours de peinture dans son propre atelier.
Magritte durant cette période est très orienté BD avec des personnages comme Buffalo Bill, Texas Jack, Zigomar, les Pieds Nickelés ou encore Nat Pinkerton et découvre en 1911 le personnage de Fantômas pour lequel il se passionnera.
Cette même année 1911, à lieu à Charleroi une exposition importante dont l’objectif était de montrer la réalisation économique, industrielle et culturelle de la Wallonie.
René Magritte y fera la découverte du cinéma, de la photographie et restera subjugué par les affiches des films et des publicités.
Léopold Magritte est quant à lui un mari volage, profondément athée et très dépensier en opposition à sa femme Régina, croyante et catholique pratiquante.
Atteinte d’anxiété et de dépression chronique, elle mettra fin à ses jours en février 1912 en se jetant dans la Sambre, une rivière traversant la commune de Châtelet.
Le cercle familial fera porter la responsabilité de cet événement tragique au mari volage et absent ainsi qu’au trois enfants turbulents qui déménageront par la suite à Charleroi en 1913.
Jeanne Verdeyen sera embauchée comme domestique en charge de l’éducation des trois frères et deviendra la deuxième épouse de Léopold en 1928.
René Magritte connaitra un parcours scolaire laborieux et consacrera une grande parie de son temps à la lecture en découvrant des écrivains comme Edgar Allan Poe, Gaston Leroux, Stevenson ou encore Maurice Leblanc et se découvrira une passion pour les films dessinés à la suite du cadeau d’un appareil Pathé par son père.
René est aussi attiré par de l’occupation morbide dont la découverte des caveaux souterrains dans les cimetières qu’il effectue en compagnie d’une petite fille à Soignies dans la famille de son père.
La première guerre mondiale éclate, la famille quitte Charleroi pour retourner à Châtelet ou Léopold sera embauché par la société Maggi en tant que commercial.
Au début de l’année 1915, René Magritte réalise un œuvre d’un mètre cinquante sur deux mètres représentant des chevaux s’échappant de l’incendie de leur écurie.
Fin 1915, René met un terme à ses études et déménage à Bruxelles pour suivre des cours en auditeur libre à l’Académie des beaux-arts.
Ses œuvres sont alors d’inspiration impressionniste avec la réalisation de plusieurs tableaux.
Il fréquente à partir de 1916 l’Académie royale des beaux-arts de Bruxelles pendant trois ans avec une assiduité irrégulière où il suit les cours de Constant Montald, un peintre sculpteur belge ainsi que ceux du juriste, affichiste, peintre, illustrateur et lithographe du mouvement dit de l’Art nouveau, Gisbert Combaz, de nationalité belge lui aussi.
Durant son cursus, il croisera des artistes comme le peintre Paul Delvaux et George Eekhoud, enseignant en littérature.
De 1919 à 1920, il travaille avec ses anciens camarades de classe de l’Académie de beaux-arts, Pierre Louis Flouquet et Charles Alexandre dans un atelier loué par ces derniers.
Durant cette période, René connaitra une période anarchiste et bohême, vivant de la vente de ses affiches et de ses peintures décoratives tout en s’appuyant sur l’argent de son père qui exerce des activité très lucratives mais au combien douteuse.
D’avril à septembre 1919, il collabore aux quatre numéros de la revue Au volant en compagnie de Pierre-Louis Flouquet et les frères Pierre et Victor Bourgeois.
Il y fera la découverte du cubisme et du futurisme dont il s’inspirera artistiquement.
Une exposition consacrée aux œuvres de Magritte et de Flouquet aura lieu en 1919 et la seconde en 1920 au Centre d’art de Bruxelles sous la direction d’Aimé Declercq.
René Magritte retrouve en 1920 une ancienne camarade de classe lorsqu’il était à Charleroi avant le début de la première guerre avec qui il se lie d’un amitié profonde.
Il effectue son service militaire de 1920 à 1921 à Berveloo près d’Anvers pendant la même période que son ami Pierre Bourgeois.
À la fin de son service militaire en octobre 1921, René Magritte travaille en tant que dessinateur dans l’usine de papier peint Peters-Lacroix dans la commune bruxelloise d’Haren, en compagnie notamment du peintre Victor Servranckx, son ex camarade de l’Académie.
Le 28 juin 1922, René Magritte se marie avec Georgette Berger et partent s’installer à Laeken, une petite commune rattachée à la ville de Bruxelles.
C'est en rencontrant en 1922 Marcel Lecomte, peintre surréaliste belge et l‘écrivain surréaliste belge Camille Goemans en 1923, qu’il fut introduit dans le milieu dada, mouvement intellectuel et artistique du début du 20ème qui se caractérise par une remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politiques.
Marcel Lecomte fera découvrir à René Magritte une reproduction du Chant d’amour, œuvre datant de 1914 et réalisée par le peintre italien Giorgio De Chirico qu’il qualifiera de plus grande émotion artistique dont il dira « Mes yeux ont vu la pensée pour la première fois », expérience artistique vécue par René comme une révélation.
En février 1924, il quitte son poste de l’usine de papier peint pour se rendre à Paris avec l’objectif de trouver un emploi.
Il échouera et reviendra la même année à Bruxelles pour s’installer à son compte de 1924 à 1928 se consacrant à des projets variés pour des films, des théâtres et collabore avec des enseignes comme Alfa-Roméo, Citroën, la Maison Vanderborght, le chocolatier Nenhaus etc.
En octobre 1924, René Magritte participe avec Edouard Léon Théodore Mesens à la revue 391 dirigé par le peintre français Francis Picabia.
En compagnie de Marcel Lecomte, Camille Goemans, E.L.T Mesens, et Paul Nougué émergent l’idée de la création d’un groupe surréaliste belge et qui aboutira en 1926 par sa création, rejoint par le poète belge Louis Scutenaire et la romancière Irène Hamoir.
Grace à l’influence de son réseau, un premier article lui sera consacré dans la revue Sélection puis il exposera à la galerie le Centaure dans laquelle travaille Goemans une cinquantaine des ses œuvres dont Le Jockey perdu.
René collabore ensuite à l’illustration des catalogues de fourrures pour la maison Muller et Samuel avec Goemans à la rédaction.
René Magritte quitte la Belgique en 1927 pour s’installer en région parisienne dans la commune du Perreux- sur-Marne où il vécu pendant 3 ans.
Il y fera la rencontre du mouvement surréaliste parisien dont Max Ernst, Salvador Dalí, André Breton et Paul Éluard avec lesquels il collaborera sur divers projets artistiques et exposera à Paris dans la galerie qu’il a ouverte.
En 1929, René Magritte publie « le Sens propre », une suite de cinq tracts reproduisant chacun l’une de ses œuvres accompagnées d’un poème de Goemans, les Mots et les images dans la révolution surréaliste.
Durant l’été 1929, René Magritte se rend à Cadaqués en Espagne pour voir Salvador Dali et y séjourne en compagnie de Gala (mannequin, femme de Paul Eluard, maitresse de Ernst qui deviendra Gala Dali en épousant Salvador en 1932), et Paul Eluard.
L’adhésion au Partie Communiste souhaité par André breton sera une source de tension entre les surréalistes parisiens et bruxellois et une dispute au sujet du pendentif de Georgette, la femme de René l’éloignera un temps de celui-ci.
En 1929, la crise financière oblige René Magritte à retourner en Belgique des suites de la perte de ses contrats qui lui permettaient de gagner sa vie.
En 1931, Mesens organisera tout de même une exposition avec une préface réalisée par Nougé.
En 1932, René Magritte finit par adhérer au parti communiste belge et fait la rencontre du peintre belge Paul Colinet.
Les besoins alimentaires durant cette époque difficile vont pousser Magritte à participer à une petite entreprise de publicité de 1931 à 1936, activité qui sera maintenu de façon secondaire jusqu’en 1965.
En 1933, Magritte expose au Palais des beaux-arts de Bruxelles et dessine en 1934 pour la couverture du livre d’André Breton « Qu’est-ce que le surréalisme ? ».
En 1936, c’est à New York qu’il expose pour la première fois à la galerie Julien Levy où il fera la connaissance de l’artiste hétéroclite belge, Marcel Maïen, suivi en 1938 d’une exposition à la London Gallery de Mesens.
Avec le peintre sculpteur belge Raoul Ubac, René Magritte se consacre à la parution de deux numéros de la revue l’Invention collective juste avant l’invasion de la Belgique par l’armée allemande le 19 mai 1940.
René quitte la Belgique pour se rendre à Carcassonne dans le sud de La France où il fera la connaissance du poète et écrivain français Joë Bousquet et sera rejoint par Irène Hamoir, les frères Ubac et Louis Scutenaire.
Entre 1943 et 1945, René Magritte connaît sa période dite « Période Renoir » avec des créations picturales connaissent des influences et des variantes techniques empruntées aux impressionnistes.
En mars 1948, René Magritte entre dans « sa période vache » en opposition aux artistes surréalistes parisiens et à la culture française en générale en peignant de façon provocatrice une série d’une quarantaine de tableau et de gouache en l’espace de six semaines dont une grande partie sera légué au musée de Bruxelles avec entre autres la célèbre œuvre intitulée « les pieds dans l’plat ».
René se consacre à la revue La carte d’après nature qu’il dirige de 1952 à 1956, revue qui a la particularité de se présenter sous forme de carte postale.
Il réalise en 1952 et 1953 pour la décoration murale du Casino de Knokke-le-Zoute, Le Domaine Enchanté, se présentant sous la forme de huit panneaux, suivi de La Fée Ignorante en 1957 pour le Palais des Beaux-Arts de la ville de Charleroi et les Barricades mystérieuses en 1961 pour le Palais des Congrès de Bruxelles.
Le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles consacre une première exposition rétrospective de ses œuvres organisée par Mesens en 1954.
René Magritte sera repéré par Alexandre Iolas, un collectionneur d’art et danseur classique américain qui lui ouvrira la porte de la notoriété outre-Atlantique dès 1957 avec en 1965 une exposition rétrospective au MoMa à New York qui sera présentée ensuite à Chicago, Berkeley et Pasadena.
Souffrant de problème de santé, René Magritte se rend en Italie à Ischia après un passage à Rome en Juin 1966 et Juin 1967.
Le musée Boijmans Van Beuningen de Rotterdam lui consacre en août 1967 une rétrospective sur l’ensemble de son œuvre.
René Magritte décède le 15 août 1967 des suites d’un cancer à son domicile de Schaerbeeck où sa sépulture repose au coté de celle de son épouse Georgette Berger.