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Ron English est un artiste peintre américain né à Dallas dans l’Etat du Texas en 1959.
Artiste doté d’un talent incroyable et d’une imagination débordante, il est le représentant de la mouvance Propaganda aussi connue comme la « propagande pop », un courant à la frontière entre le Pop Art et le Street Art.
Disciple de la Culture jamming que l’on peut traduire en « sabotage culturel », il arpente les trottoirs avec ses bombes aérosols colorées en détournant avec une imagination acérée les codes iconographiques d’enseignes multinationales et de la culture populaire.
Ses détournement artistiques se font en replaçant ses codes dans un univers ou se mêle super héros de la culture populaire, icones des mythologies avec des incontournables de l’histoire de l’Art.
Ainsi Mickey Mousse, Vincent Van Gogh, Ronald McDonald, Snoopie, Abraham Lincoln, Pacman, Gasper, Franckenstein etc. sont utilisés pour détourner les message initiaux qu’ils incarnent de telle sorte qu’ils se retournent contre les valeurs qu’ils sont sensés incarner.
Ses œuvres toujours percutantes à la position tranchante et empruntes de cynisme ont pour but de réveiller de façon artistique et ludique les consciences sur l’interprétation de la propagande publicitaire et le formatage de la société à des fins purement mercantiles.
Ron English a grandi dans l’Illinois et à découvert sa vocation pour le dessin lors d’une punition imposé par sa mère qui l’obligea à rester une heure dans une pièce pour réfléchir.
Il raconte qu’en cherchant à s’occuper après 5 minutes où il regardait malgré les consignes maternelles l’heure défilée, il découvrit des crayon dont il ne s’était jamais servi ainsi que du papier de reproduction que son père avait apporté de son travail et se mit à dessiner.
Enfant son rêve était de devenir clown, un personnage que l’on retrouve fréquemment dans ses œuvres.
C’est une fois que sa famille s’installe au Texas qu’il décide de reprendre ses études dans l’Art.
Il sera diplômé des Beaux-Arts de l’université du Nord Texas et il se forme à l’art de la reproduction en se spécialisant aussi dans la peinture à l’huile.
Au Texas, il est choqué par le matraquage publicitaire avec l’omniprésence aux abords des villes de gigantesques panneaux publicitaires lumineux dont il se servira comme support de création.
Cette démarche artistique illégale lui attire rapidement de ennuis avec les autorités judiciaires et il échappera à plusieurs reprises à des condamnations.
Au début des années 80, il s’installe à New York et commence à commercialiser son travail tout en se rapprochant du milieu artistique New Yorkais.
Se définissant comme un nouveau réaliste et un pirate médiatique à contre courant de l'Amérique moderne, il met son talent avec audace et insolence tout en gardant un coté bon-enfant, pour dénoncer la commercialisation du monde occidental et de son modèle impérialiste, dans lequel il voit la nouvelle religion des temps modernes.
Aujourd’hui Ron English est devenu un personnage incontournable de la scène Street Art internationale, sa notoriété le conduisant même à collaborer ponctuellement avec des artistes du show business comme pour la pochette de l’album F.A.M.E de Chris Brown en 2011 ou encore pour l’album World On Fire du guitariste Slash en 2014.
Ron English se consacre aussi à la conception de nombreux jouets à l’effigie des personnages qu’il a créé et les commercialise via son site internet www.propaganda.com.
Le réalisateur espagnol Pedro Crarvajal Urquijo lui consacre un film en 2006 : un documentaire sur la vie de cet artiste atypique.